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Histoire

Depuis 1905.

Plus de 100 ans de hockey sur glace à Genève. Il faut le savoir et il faut surtout s'en souvenir. C'est en effet aux alentours de 1905/1906 qu'a été créée la section hockey sur glace du Servette et c'est cette création qui a été le point de départ d'une pratique organisée du hockey sur glace à Genève. A vrai dire, l'histoire nous apprend, avec une certaine imprécision hélas, que ceux qui fondèrent cette section avaient déjà eu une activité au sein du HC Florissant. Mais il est évident qu'entrant dans le jeu, le Servette allait donner une structure solide à cette section qui portait son nom, un nom déjà prestigieux.

En 1905/1906: il y a plus de 100 ans! Parlant de ceux qui lancèrent ce mouvement, de ceux qui prirent les relais, on n'aura pas de peine à considérer qu'ils ont fait œuvre de pionniers.

Pionniers tout d'abord parce qu'ils introduisirent dans une ville de plaine un sport qui fut pendant très longtemps considéré comme ne pouvant pas être systématiquement pratiqué ailleurs que dans les grandes stations de montagne.

Pionniers parce que si le hockey sur glace continua lentement, avec des hauts et des bas, sa conquête de Genève, on n'oubliera pas qu'après ce départ, pris durant l'hiver 1905/1906, il fallut attendre près de cinquante ans, jusqu'au 21 novembre 1954, pour pouvoir disposer de glace artificielle et prendre enfin un nouveau départ. Ne plus dépendre des caprices d'hivers plus ou moins rigoureux, ne plus avoir à compter sur les patinoires d'autres villes. Ce qui faisait que, lorsqu'une équipe genevoise avait à jouer un match "at home", elle recevait son adversaire à Lausanne ou au Pont, parce que, à Florissant ou sur l'étang des Tuileries, la glace naturelle n'était déjà plus qu'un souvenir.

Les pionniers, ce sont tous ceux-là qui, pendant cinquante ans, n'ont jamais renoncé et n'ont jamais abdiqué. Ceux du début comme ceux qui ont pris leur succession, ceux de 1910 comme ceux de 1920, de 1930 ou de 1940. C'est un hommage collectif qu'il convient de leur rendre sans les nommer, sans citer celui-ci plutôt que celui-là.

Aller de l'avant mais jusqu'où? En 1906 on ne le sait pas mais on n'y va! On va y aller jusqu'à cette soirée du 21 novembre 1954 où, pour la première fois à Genève, va se disputer une rencontre de hockey sur glace sur une piste artificielle.

A vrai dire, depuis un certain temps, on parlait d'un groupe privé ayant l'intention de faire entrer dans un nouvel aménagement du chemin Krieg, là où se trouvait la patinoire naturelle de Florissant, la construction d'une patinoire artificielle. Un beau projet vraiment, qui fit vibrer les cœurs des amis du hockey sur glace, mais qui n'était qu'un projet et le resta.

C'est alors que la Ville de Genève, adoptant une proposition qui lui fut présentée par M. Lucien Billy, conseiller administratif délégué aux sports, et par M. André Blanc, chef du Service des Sports, accepta la création, au Pavillon des Sports d'alors, celui du Boulevard du Pont-d'Arve, d'une patinoire artificielle dite expérimentale. Expérimentale parce qu'elle devait permettre de prendre position dans l'attente de la construction de la patinoire couverte et définitive des Vernets.

Le pas important venait d'être franchi. Un pas capital et même si, trois ans encore, il fallut démolir au printemps puis reconstruire en automne cette piste provisoire, l'élan était donné. Cet élan qui allait faire de la belle patinoire des Vernets le véritable temple du hockey genevois.

21 novembre 1954, date historique. Sur une patinoire qui n'était pas tout à fait réglementaire mais qui fut admise exceptionnellement par la Ligue Suisse afin de faciliter cette mise en route, eut lieu un match d'inauguration qui mit aux prises Servette et UGS. Le score final : 7-2. D'ailleurs ce match faillit ne jamais avoir lieu. Parce que, dans la nuit qui précéda l'inauguration, on passa tout près du désastre. Un début d'incendie que M. André Blanc, extincteur à la main, maîtrisa in extremis.

Ce 21 novembre 1954 sera le point de départ d'une nouvelle étape, importante, de l'histoire du hockey sur glace à Genève. Durant cet hiver 1954-1955, les deux équipes genevoises, qui ont pu se maintenir en première ligue les saisons précédentes grâce à des miracles nés de la détermination de leurs dirigeants et de leurs joueurs, vont participer au championnat avec les moyens du bord. Moyens qui ont pourtant été renforcés en prévision de la mutation qu'entraîne la mise à disposition des équipes d'une piste artificielle couverte où le public va pouvoir venir les encourager.

Mais on veut faire mieux, et deux entraîneurs-joueurs canadiens vont venir renforcer les équipes : André Girard au Servette et Ray Dinardo à UGS. A la suite de circonstances diverses et après avoir battu UGS dans un match capital, Servette est finaliste. Finaliste régional tout d'abord, puis finaliste suisse.

C'est alors que le terrible hiver 1956 va faciliter la réalisation de l'objectif des "Grenat". La première finale nationale contre Bâle est fixée mais on ne peut éviter le démontage de la piste du Pavillon car celui-ci doit être remis au Salon de l'Auto. A ce niveau, on ne transige pas. Priorité au Salon et au diable le hockey sur glace.

Faudra-t-il aller jouer à Bâle ou sur une piste neutre? Non. Le froid est vif durant cet hiver olympique et alors on se souvient de la patinoire de Florissant. Revanche de cette bonne vieille piste naturelle dont les démolisseurs n'ont pas encore pris possession. En deux jours à peine et avec le concours merveilleux du Service des Sports de la Ville, on monte des bandes, on trace des lignes, on fignole la glace et Servette bat Bâle par 9-0. Le premier pas est franchi.

Il faudra réussir le deuxième, contre Veltheim, équipe des faubourgs de Winterthur. Là on joue sur une piste naturelle avec des bandes basses. Hockey de la préhistoire. Servette s'y adapte et gagne 4-1 contre une équipe dans laquelle joue celui qui sera plus tard son entraîneur, Ernst Schneeberger. C'est la promotion en LNB.

Il était une fois la Coupe de Suisse de hockey sur glace... Elle fut créée par M. Walder, alors vice-président central de la Ligue Suisse de hockey sur glace qui fut le donateur du Trophée.

On y a renoncé pour que les feux des projecteurs soient totalement braqués sur le championnat. La formule qui a été adoptée pour celui-ci ne permettrait plus de mettre sur pied une compétition parallèle. A certains égards, c'est dommage car la Coupe permettait d'élargir l'influence du hockey et donnait des chances à des équipes de LNB. Les exemples du Servette et du Genève sont là pour en faire la démonstration.

Servette a en effet gagné la finale de la Coupe de Suisse 1958-1959. Avec son équipe de LNB que dirigeait le prestigieux canadien Chick Zamick.

La finale de la saison 1958-59! Un match que l'on n'a pas oublié et qui a permis de réaliser le record absolu du nombre des spectateurs venus aux Vernets. Ils étaient 11'820 spectateurs, nichés dans les coins, accrochés partout où ils pouvaient s'accrocher. Plus jamais ils n'ont été aussi nombreux, même pas pour les grands matches des championnats du monde en 1961. Comment ont-ils tous trouvé de la place? C'est un mystère. Servette n'était pas favori et pourtant Servette a gagné nettement 7 à 3.

Quatre ans plus tard, au terme de la saison 1962-1963, nouvelle finale aux Vernets. Encore avec les Young Sprinters, mais cette fois contre la jeune équipe du Genève HC, qui avait successivement battu Gottéron (LNB) par 7-2 puis trois équipes de LNA : Ambrì-Piotta (9-7), Bâle (7-2) et Zurich (4-2) pour arriver en finale. Le même score (7-3) fut enregistré... mais en faveur des Neuchâtelois!

Dans l'histoire du hockey, il y a eu des dates importantes, des périodes décisives et des saisons au terme desquelles ont été atteints des objectifs. Nous en avons cité quelques-unes. Passons à celles qui ont conduit à une situation qui s'est dénouée par les accords dits de la fusion :

  • Début de saison 1954-1955: mise à disposition du Servette et d'UGS, qui jouent en première ligue, de la patinoire artificielle du Pavillon des Sports;

  • Fin de saison 1955-1956, Servette promu en LNB;

  • 28 novembre 1958, inauguration de la Patinoire des Vernets;

  • Fin de saison 1961-1962, Genève promu en LNB.

Ce qui veut dire que, dans le championnat 1962-1963, on aura deux équipes genevoises en LNB. Les deux dans le même groupe régional.

Genève a confié sa direction technique à un entraîneur tchécoslovaque, Bohuslav Rejda, tandis qu'au Servette, on fait venir le Canadien Jean-Jacques Pichette, un Québécois pur-sang. Genève fait confiance à ceux de ses jeunes qui ont obtenu la promotion alors que Servette a une équipe redoutable. Bien entendu les objectifs sont différents: la promotion en LNA pour Servette, se maintenir en LNB pour Genève. Servette sera champion de groupe mais s'inclinerai face à Grasshopper champion de l'autre groupe. Tout est fini.

C'est à ce moment-là qu'on parle de fusion, où plutôt que l'on en reparle. Avec prudence, car le sujet est brûlant. Brûlant, mais il y a urgence; les deux clubs s'essoufflent et les charges financières sont de plus en plus lourdes. Il faut avancer sur la pointe des pieds, mais avancer. Des réunions ont lieu entre Claude Barbey et Georges Bourgeois du côté du Servette, Fred Wenger et Félicien Buzzano du côté de Genève. M. Lucien Billy, conseiller administratif de la Ville de Genève et M. André Blanc, chef du Service des Sports, apportent leurs conseils et leur caution. Finalement, vers la fin du printemps, un protocole est soumis aux deux assemblées générales qui l'acceptent.

Rien n'a été facile, même pas de trouver le nom du futur club. Il a aussi fallu obtenir l'accord du Servette Club pour que le nom du Servette soit conservé dans celui du nouveau club. Mais bonne volonté et nécessité aidant, on arrive au bout de cette longue peine. Le Genève-Servette HC est né. Né à la fin de ce printemps 1963 qui sera donc lui aussi historique.

Serait-il né si, quelques semaines plus tôt, le Servette avait battu Grasshopper et obtenu tout seul sa promotion en LNA? Oui, nous disent les dirigeants des deux clubs d'alors, ceux qui ont réalisé avec obstination cette fusion qui, à leurs yeux, était inévitable. On nous permettra d'en être un tout petit peu moins sûr.

Nous venons de voir comment et pourquoi s'est réalisée la fusion entre les deux clubs. Réalisation qui s'est officiellement opérée en juin 1963, après des pourparlers qui ont duré trois mois et qui furent les premières manifestations actives d'idées qui étaient depuis longtemps dans l'air.

Le Genève-Servette HC est donc né. Il va falloir passer aux actes. Tout d'abord faire un choix entre les deux entraîneurs: Rejda, qui vient du Genève, et Pichette du Servette. Rejda a un contrat qui est encore valable deux ans et il faut honorer l'engagement pris avec lui. Pichette s'en va donc, ne laissant à Genève que des amis. Qu'il retrouvera d'ailleurs à plus d'une reprise, aussi bien au Canada qu'en Suisse.

On va former l'équipe au cours d'un camp de préparation à Villars où 32 joueurs sont convoqués. Finalement l'équipe de base est formée et le championnat commence. Genève-Servette est favori de son groupe mais fait deux faux pas et se retrouve à égalité de points avec Martigny. Un match de barrage doit avoir lieu. Le président Claude Barbey et le trésorier Georges Bourgeois ont de bons arguments à faire valoir et Martigny vient à Genève où il perd par 4-2. Le plus mauvais passage est franchi. En finale suisse, Genève-Servette doit rencontrer Bienne, champion du groupe est. Il gagne par 7-0 à Bienne et par 8-1 à Genève. C'est fait. Genève-Servette est promu en LNA. La fusion réalisée neuf mois plus tôt a donné immédiatement le résultat escompté. A partir de la saison 1964-1965 Genève-Servette est donc une équipe de LNA. L'équipe restera onze saisons à ce niveau. Elle sera même cinq fois vice-championne, en plus de remporter la Coupe Suisse de 1971-1972 (dernière édition après une pause de cinq ans pour cette compétition), avant de commencer la lente descente qui, au terme du championnat 1974-1975, la fera revenir là d'où elle est parie, c'est-à-dire en Ligue Nationale B.
 

Entrons maintenant, il le faut bien, dans une période plus difficile, dans un tunnel duquel il faudra du temps pour voir la sortie. C'est au moment où la relégation en LNB fut inévitable que Genève-Servette commença à manger son pain noir. Ce n'est pas la relégation, au terme de la saison 1974-1975, qui entraîna d'importants changements à la direction du club. Le processus avait été fixé depuis un certain temps, de sorte qu'au cours de la saison déjà, on savait qu'il faudrait procéder au remplacement de deux des animateurs de la première heure: le président Claude Barbey et le trésorier (et vice-président administratif) Georges Bourgeois. Les remplacer sans pour cela qu'ils s'éloignent complètement de ce Genève-Servette qu'ils avaient si bien servi, comme l'avaient fait les Félicien Buzzano, Fred Wenger et beaucoup d'autres, les pionniers et ceux qui avaient pris le relais.


Il n'empêche que c'est à la tête d'un club qui avait de la peine à nouer les deux bouts et dont la première équipe venait de culbuter de la LNA à la LNB que fut nommé Mr Michel Rossetti qu'assistaient quelques nouveaux "comitards". But du nouveau comité: retour immédiat de la première équipe en LNA. Un effort fut fait pendant la campagne des transferts mais personne ne sera vexé, du moins nous l'espérons, si nous disons que, très vite, l'objectif parut se situer au-dessus des possibilités de l'équipe.


Celle-ci fut première du groupe Ouest de qualification, ce qui contribua à entretenir certaines illusions. Le tour de promotion rétablit une vérité qui ne fut pas toujours bonne à entendre. Mais si l'objectif n'était pas atteint, du moins avait-on eu un championnat tranquille. L'avenir du Genève-Servette était stabilisé mais nullement compromis.

Situation nullement compromise mais objectif (trop audacieux peut-être) raté au terme de cette première saison en LNB. Ce qui voulait dire que le temps du purgatoire était loin d'être achevé. C'est presque un lieu commun que de la répéter, les dirigeants de tous les clubs savent combien il est difficile de maîtriser les conséquences d'une relégation puis de venir à bout des impératifs qui se trouve à la base d'un retour en LNA. Combien de grands clubs qui appartiennent aux plus merveilleuses et glorieuses traditions du hockey suisse en ont fait ou ne font l'expérience: Arosa, Lausanne et Davos. Pour ne citer que trois exemples qui sont les plus frappants et qui reviennent à l'esprit pour modérer certaines impatiences.

Ces difficultés, on allait les relever les saisons suivantes. Mais pendant que se développait la saison 1976-1977, à ces difficultés s'ajouta un souci. L'équipe avait passé sous la direction d'un entraîneur soviétique, le charmant et doux Ramil Valiouline. Celui-ci arrive trop tard à Genève. Alors que déjà, et avant même que le championnat soit lancé, ces positions avaient été prises par certains. A l'intérieur comme à l'extérieur de l'équipe. Si le pire fut évité, si l'équipe fut, un instant, menacée très directement par une relégation en première ligue, si la fin du championnat s'est déroulée dans une paix enfin revenue, c'est que le comité de Michel Rossetti résista aux promesses qui n'étaient pas toujours inspirées par le désir de servir, en toute priorité, la cause d'un club qui porte un nom que l'on se soit de respecter.

Résumons ce qui figure à l'intérieur de cette parenthèse en LNB. Parenthèse qui s'est ouverte à la fin de la saison 1974-75, lorsque Genève-Servette arriva au terme de son aventure d'équipe de LNA et qui n'est pas encore fermée.

Résumons cette période qui suivi la relégation en LNB

  • 1975-1976: Un espoir se situait au-dessus des réelles possibilités techniques.

  • 1976-1977: saison difficile, perturbée en surface comme en profondeur. La crainte du pire puis pour finir une certaine sérénité parce que l'ordre avait été rétabli. Sans éclats, sans drames mais avec une résolution réfléchie.

  • 1977-1978: le retour de l'espoir, un gros effort d'ensemble, la prise de risques financiers non négligeables. Le retour à un certain vedettariat dans une équipe reposant sur des hommes arrivant à Genève où les avait précédés une réputation nullement exagérée. Mais la réputation est une chose. L'efficacité du moment en est une autre. Les réalités se chargèrent, assez vite de la rappeler à ceux qui auraient eu tendance à l'oublier. Ce fut malgré tout un assez bon championnat. Mais l'objectif qui était de revenir en LNA fut raté, et très nettement. Le pire fut que cette équipe de décevantes vedettes se trouva très vite coupée du public genevois. Entre ce Genève-Servette là et le public genevois, le courant ne passait plus.

Le comité, heureusement, ne fut pas ébranlé par ce nouveau temps d'arrêt, cette prolongation qui intervenait dans le temps qu'il faudrait consacrer à la réalisation de l'objectif.

Très vite et avant même que le championnat ne passe dans les archives, il traça la ligne qui, désormais, serait la sienne et avec laquelle il ne prendrait plus de liberté. Pour tracer cette ligne il fallait tout d'abord déterminer une option. La voici : rendre au Genève-Servette des bases genevoises par l'appel systématique et continu aux forces du club.

Premier acte concret: appel à Jean-Pierre Kast qui était le chef du mouvement juniors pour qu'il devienne l'entraîneur de la première équipe. En faisant cette offre à Jean-Pierre Kast, ancien joueur genevois, formé à Genève, et ayant été un des piliers de la première équipe du Genève puis du Genève-Servette, on avait fait un choix délibéré. On avait donné la préférence à un certain hockey, au jeu collectif, au jeu plaisant. A celui que le public des Vernets avait aimé et que le temps des vedettes étrangères en LNB lui avait retiré.

En acceptant cette offre, Jean-Pierre Kast savait à quoi il s'engageait. Il savait surtout qu'il compterait en premier lieu sur le recrutement à l'intérieur du club et que partant de là, il allait jouer la stabilité et la sécurité à condition qu'on lui accorde le temps qu'il demande. L'accord fut réalisé sur tous les points.

La première équipe du Genève-Servette ne pouvait pas aller au combat avec ses seuls éléments genevois. C'était une évidence mais elle y est allée avec son esprit propre, celui voulu par son entraîneur avec l'approbation unanime du Comité et l'appui incontestable du public.

Après la relégation au terme de la saison 1974-1975 et cinq saisons en LNB, le club tombe en 1ère ligue, où il va faire l'ascenseur, avec trois retours épisodiques en LNB (1984-85, 1988-89, 1990-91). De cette période difficile il manque encore des informations qui seront rajoutées dès que possible afin de compléter cet historique.

Ce n'est que depuis la saison 1994-1995, après une victoire sur Lucerne en match de barrage, que les hockeyeurs des Vernets se sont réinstallés en LNB. Malgré un contingent limité, Genève-Servette effectuera une très bonne saison pour son retour en LNB, puisque les pensionnaires des Vernets se qualifient pour les playoffs ou ils se feront finalement éliminer en 3 matches par Grasshopper alors considéré comme l'épouvantail de la catégorie. La saison suivante sera nettement moins glorieuse. Malgré une équipe renforcée, les Genevois ne parviendront jamais à décoller. En cours de saison ils se sépareront même de leur entraîneur. Rien ni fit, le championnat ayant subi un changement, ils finiront avant dernier du groupe Ouest, puis ne parviendront pas à accrocher une place en playoffs puisqu'ils terminent à la quatrième place du tour espoir.

Les playouts qui suivront et qui les voient être opposés au HC Ajoie seront calamiteux. En effet l'équipe genevoise perd largement son premier match à domicile ce qui n'augure pas des meilleurs auspices, mais les Grenat sauront réagir pour remporter les trois matches suivant. Les joueurs peuvent fêter le maintien et tous quittent les Vernets. Malheureusement, ils avaient compté sans un recours déposé par le HC Ajoie, accepté par la ligue et qui voient la deuxième victoire genevoise transformée en victoire ajoulote. Le club doit rapatrier ses joueurs, déjà éparpillé sur les pistes de ski, en urgence. Le match qui suivra sera des plus détonants. En effet à trois minutes de la fin, Ajoie menait encore 3 à 0, mais les Aigles dans un dernier élan auront su réagir pour finalement s'imposer en prolongation. Cette fois, Genève-Servette avait vraiment sauvé sa place.

Afin d'éviter une pareille frayeur, les dirigeants genevois allaient faire un recrutement qui aurait dû être du tonnerre, mais miné par des problèmes internes, l'équipe n'évoluera jamais à la hauteur des espérances et devrait une nouvelle fois se battre contre la relégation. Les Genevois ne connaîtront pas trop de problème pour sauver une nouvelle fois leur place.

Englué dans une spirale négative, la saison 1998-1999 fut une nouvelle fois calamiteuse et cette fois ci les Grenat ne durent le maintien qu'aux retraits de Martigny et Herisau. Durant ces trois saisons, l'équipe genevoise aura fait appel à pas moins de quatre entraîneurs.

Conscient du malaise qui régnait dans le club, les dirigeants engageaient un manager en la personne de Paul-André Cadieux. Le Canado-suisse construisait une équipe attractive avec à sa tête François Huppé, mais les débuts de l'équipe ne furent une nouvelle fois pas convaincants, et après cinq matches seulement, Huppé étaient prié d'aller voir ailleurs, Cadieux reprenant les reines de l'équipe. Genève-Servette faisait alors une remontée puisque à un moment à 6 points de la barre ils finissaient finalement à une incroyable troisième place. Ils se qualifiaient enfin pour les playoffs. Des playoffs qui furent électrique puisqu'en quart, Genève-Servette y affrontait son rival alémanique, puis en demi-final ils s'inclinèrent seulement après prolongation lors du cinquième match à la Chaux-de-Fonds.

Cette saison incroyable rendait son crédit à Genève-Servette, et quelques mois plus tard Marco Torriani, président signait un accord avec le groupe américain Anschutz, une arrivée qui donnait au club de nouvelles ambitions.

L'Histoire du Genève-Servette, de sa fusion à la fin du siècle dernier, a été longtemps imprégnée de la présence du regretté Claude Barbey, président d'honneur du club.

A la fusion, le retrait du président du Genève HC Félicien Buzzano laissa la place à un trio de dirigeants composé de Claude Barbey, Georges Bourgeois et Pierre Bill, que l'on nommait communément les trois "B".

Leur succession, à la fin des années 70, fut émaillée de présidents plus ou moins marquants, et ce jusqu'à l'avènement de Marco Torriani en 1991. Marco Torriani n'hésita alors pas à relancer le président d'honneur, quelque trente ans après ses années de présidence, pour aide le club à faire face aux difficultés d'alors.

Aujourd'hui, sans Claude Barbey, le club n'existerait peut-être plus, et ces quelques images sont là pour lui témoigner notre respect et nos remerciements.

Avec l’arrivée du groupe Anschutz, les ambitions du Genève-Servette vont enfin pouvoir se concrétiser. La première décision qui mènera à la Ligue Nationale A est l’engagement d’Igor Fedulov durant la saison 2000/2001. Elle est suivie par l’engagement de Chris McSorley durant l’été 2001. Après une saison presque parfaite (cinq défaites sur l’ensemble de la saison, Playoffs compris !), les Grenat retrouvent l’élite helvétique, 27 ans après l’avoir quittée.

Les exploits des Aigles ne s’arrêtent pas avec la promotion. Dès leur première saison en LNA, les hommes de Chris McSorley surprennent les spécialistes en décrochant une place en Playoffs, du jamais vu depuis l’introduction des séries en 1986 ! Le public genevois le comprend bien, et les Vernets affichent déjà la quatrième moyenne de spectateurs de Suisse, un Top-4 auquel Genève va appartenir sans discontinuer depuis lors…

Autre exploit, lors de leur deuxième exercice au plus haut niveau, les Servettiens décrochent la troisième place de la saison régulière, puis accèdent à leur première demi-finale des Playoffs. Les ambitions sont donc là, et la Cité de Calvin se met à rêver d’un premier titre national en hockey sur glace. Le lock-out de la NHL (2004/2005) n’aide pas le GSHC, puisqu’il appartient au même propriétaire que les Los Angeles Kings. Les joueurs de NHL doivent ainsi attendre novembre pour débarquer aux Vernets alors que plusieurs équipes suisses en comptent dans leurs rangs depuis le mois de septembre ! Cela n’empêche pas les Grenat de prendre une nouvelle fois part aux Playoffs.

Durant l’été, le groupe Anschutz se retire. Chris McSorley et Hugues Quennec rachètent le club et offrent la présidence à Jean-Michel Barbey, le fils de Claude Barbey. La saison 2005/2006 est toutefois à oublier, puisque les Aigles terminent au 11e rang de la saison régulière avant de sauver leur place en NLA lors des Playouts. Jean-Michel Barbey quitte la présidence, qui est reprise par Hugues Quennec.

Un certain renouveau se fait jour en 2006. Chris McSorley bâtit toujours plus une équipe à son image. Les Grenat se battent à chaque match jusqu’au bout, et cela paie ! Par deux fois,en 2008 et 2010, Genève-Servette accède à la Finale du Championnat suisse après avoir décroché la deuxième place de la saison régulière. Contre les ZSC Lions d’abord, puis contre Berne, les Genevois échouent de peu, mais gagnent non seulement un soutien local toujours plus manifeste, mais également le respect d’une partie du hockey suisse. Malheureusement, le titre après lequel ont couru en vain le Servette HC et le HC Genève, puis le GSHC, reste encore aujourd'hui un rêve. Sera-t-il conquis lors de la décennie suivante ?

Les Aigles ont pour objectif de faire aussi bien que la saison précédente. Renforcé par des joueurs correspondant au profil voulu par Chris McSorley, le Genève-Servette Hockey Club se retrouve toutefois face à un problème récurrent: les blessures de ses joueurs. Malgré l'intégration de plusieurs jeunes issus de l'Association Genève Futur Hockey, les Grenat ne peuvent éviter quelques difficultés durant la première partie de la saison régulière.

Les Grenat ont en fait besoin d'un déclic durant l'exercice pour trouver leur rythme de croisière. Celui-ci survient durant les Fêtes de fin d'année, à la Coupe Spengler où le GSHC a été convié. Les Genevois font bonne figure et décrochent la quatrième place après s'être inclinés en demi-finale contre le SKA St-Petersburg, futur vainqueur du tournoi grison.

Au retour de ce stage en altitude, les Aigles signent une fin de saison de folie, passant de candidats aux Playouts à la cinquième place. Hélas, malgré une bonne résistance, ils doivent s'incliner en quart de finale face à un EV Zug qui évolue depuis le début de la saison dans une nouvelle patinoire.

Durant l'été, une grosse vague de changement touche le club des Vernets. En effet, la valse des transferts entraîne le départ de plusieurs éléments ayant évolué durant plusieurs saisons à Genève. Chris McSorley procède à un rajeunissement du cadre qui n'empêche pas ses Aigles de se montrer ambitieux et de vouloir les premiers rôles dans la Ligue.

Mais, comme la saison précédente – en pire ! –, une avalanche de blessures s'abat sur le Genève-Servette Hockey Club, obligeant Chris McSorley à recomposer incessamment ses lignes et les joueurs à adopter de nouveaux rôles. L'équipe peine ainsi à trouver ses marques.

Pour la première fois depuis la saison 2005-2006, les Grenat regardent la barre du dessous. Lors des rares occasions où elle peut compter sur un effectif quasi complet, l'équipe se montre capable de renverser des montagnes. Tel est le cas lors du mois de janvier, mais cela ne dure guère, car de nouvelles défections sont à déplorer.

Au final, les Aigles échouent à un point de la barre et sont condamnés aux Playouts. N'ayant pas vraiment eu le temps de se préparer mentalement comme il aurait fallu pour aborder ces séries finales contre la relégation, ils sont la proie de Rapperswil, mais se reprennent au tour suivant contre Ambrì-Piotta (4-0).

Les Aigles signent un début de saison exceptionnel. Neuf matchs et neuf victoires (et un total de 26 points sur 27 possibles) ! C'est un nouveau record pour le hockey suisse, et une période faste qui permet au Club des Vernets de passer plus de la moitié de la saison en tête du Championnat (de la 2e à la 28e journée).

Cette saison est aussi marquée par un nouveau lock-out en NHL. Plusieurs joueurs s'exilent en Europe. Le GSHC en tire également profit, et tant Logan Couture (San Jose Sharks) que Yannick Weber (Canadiens de Montréal) revêtent le maillot grenat jusqu'à la fin du conflit (6 janvier).

Après leur départ canon, les Grenat s'assurent sans peine une place en Playoffs. Mais ils ne parviennent pas à confirmer leur excellente entame de saison et se contentent de la septième place finale. Ils se retrouvent face à Berne en quart de finale, pour une cinquième série face aux Ours depuis 2002-2003. Les Aigles passent près de l'exploit, puisqu'ils mènent 3-1. Toutefois, la chance refuse ensuite de leur sourire, et Berne l'emporte au septième match après être passé deux fois à quelques centimètres de l'élimination.

Les Aigles digèrent plutôt bien la déception du printemps précédent. Le début de la saison est certes compliqué, notamment au niveau l’assimilation des nouveaux étrangers, mais dès le mois d’octobre, les Grenat s’établissent au-dessus de la barre. Ils vont rester du bon côté de celle-ci pendant tout le reste de la saison.

Comme en 2010, le GSHC participe à la Coupe Spengler. Cette deuxième apparition est celle de l’exploit. En effet, les Aigles prennent successivement la mesure des Rochester Americans, du CSKA Moscou, du Team Canada et, de nouveau, de Moscou pour s’adjuger le trophée avec quatre victoires en autant de rencontres. Ce succès dans les Grisons stimule les Genevois qui réalisent une belle fin de saison régulière. Ils décrochent la quatrième place, un point devant Lugano.

En Playoffs, les Aigles se mesurent aux Tessinois. Une affiche inédite qui se solde par un succès genevois en cinq rencontres, sur un dernier penalty signé Noah Rod, 17 ans, et révélation grenat de la saison. En demi-finale, le GSHC affronte pour la quatrième fois les ZSC Lions, résiste avec panache, mais finit par céder lors du décisif septième match contre le futur Champion.

La nouvelle saison s’annonce forte en émotions pour les Grenat. En effet, hormis la NLA et la Coupe Spengler où ils vont défendre leur titre, ils sont alignés en Champions Hockey League (la nouvelle compétition européenne), ainsi qu'en Coupe Suisse qui vit sa première édition depuis 1972 et dont les Genevois sont également tenants du titre.

Les Genevois réussissent à mener les quatre compétitions de front avec succès. Même si leur parcours, c'est vrai, est parfois en dents de scie lors saison régulière de NLA. Dans les trois autres compétitions, les Grenat représentent fièrement Genève, puisqu'ils atteignent les huitièmes de finale de la Champions Hockey League, les demi-finales de la Coupe Suisse et, mieux encore, conservent avec panache leur titre de la Coupe Spengler, de nouveau au terme d’un parcours parfait.

Une fois encore, les Aigles accèdent aux Playoffs où, comme douze mois auparavant, ils affrontent au premier tour Lugano. Même s'ils ne bénéficient cette fois pas de l’avantage de la glace, ils réussissent à éliminer les Tessinois. Pour la première fois de son histoire, le GSHC bat ainsi une équipe mieux classée en Playoffs ! En demi-finale, Zurich se dresse sur la route de Genevois décimés par les blessures, et les Lions passent l'épaule en six matchs.

Le Genève-Servette Hockey Club n’a « que » trois compétitions à son programme. La Coupe Spengler ne sera pas défendue, pour permettre à d’autres formations suisses d’y participer, mais la Champions Hockey League, la Coupe Suisse et, bien évidemment, la National League A sont au programme.

Les compétitions annexes vont vite laisser la priorité au Championnat pour les Grenat. En effet, les Aigles sont éliminés après le premier tour en CHL, puis s’inclinent au deuxième de la Coupe. Ces deux éliminations digérées, les joueurs des Vernets se concentrent sur la NLA et entament alors une remontée au classement qui les mènera à la troisième place, à deux points de la deuxième.

En Playoffs, ils retrouvent d’abord Fribourg-Gottéron. C’est le même scénario que lors de la demi-finale de 2008 qui se déroule : Genève mène 3-0 dans la série, perd l’Acte IV et remporte la série aux Vernets. En demi-finale, le GSHC retrouve son désormais traditionnel adversaire, le HC Lugano. Dans une série où l’équipe visiteur remporte les cinq premiers actes, ce sont finalement les Tessinois qui l’emportent en prolongation et à la Resega le lundi de Pâques.

Les Aigles peuvent se concentrer sur les compétitions nationales (Championnat et Coupe Suisse) pour cette nouvelle saison. Mais ils ne pensaient pas qu'ils allaient devoir affronter un adversaire de taille: les blessures. En effet, à aucun moment, l'équipe ne sera au complet durant l'intégralité de l'exercice!

La Coupe apportera un petit lot de satisfaction pour le club des Vernets. Après avoir logiquement écarté Guin, les Grenat tremblaient contre La Chaux-de-Fonds, avant de dérouler contre Davos et Zoug pour se qualifier en finale. Mais, à Kloten, ils ne parviennent pas à monter sur la plus haute marche malgré deux bons tiers.

En Championnat, les accumulations de blessures ont un impact sur les performances de l'équipe. Après avoir longtemps flirté avec la barre, la fin de saison voit les Aigles connaître un très bon rush final pour se qualifier en Playoffs et décrocher la sixième place. Mais, contre Zoug, les séries tournent courts...
 

La saison 2017/2018 est marquée par un changement d’envergure au sein du Genève-Servette : Chris McSorley est remplacé derrière le banc par un autre Canadien : Craig Woodcroft. Avec un style de jeu qui se voulait plus axé sur la technique, le coach voulait donner un nouveau souffle au jeu des Aigles.

Malheureusement, il devra composer avec des blessures à répétition dans les rangs Grenat. L’arrivée de Stéphane Da Costa à l’automne permettra à l’équipe d’enchainer quelques bons résultats et finalement d’arracher la qualification pour les Playoffs à deux journées de la fin de la saison régulière. Des Playoffs qui, face à Berne, ne dureront pas longtemps : les Grenat sont éliminés en cinq matchs.

La saison 2017/2018 est surtout marquée par la reprise du Club par la Fondation 1890. Une reprise officialisée le 16 février 2018. Une fois la saison terminée, la Fondation a mis en place un nouveau Conseil d’administration composé de Laurent Strawson, Paul Neury et Jacques Apothéloz. Christophe Stucki reprend la direction du Club tandis que l’équipe est à nouveau confiée à Chris McSorley.

La saison 2018-2019 marque le début de la reconstruction du GSHC. Après la reprise par la Fondation 1890, Chris McSorley fait son retour sur le banc pour la saison à venir tandis qu’au niveau administratif, Christophe Stucki reprend la direction générale du Club.

Le début de saison des Aigles est marqué par deux séries bien distinctes. Incapable de s’imposer en dehors des Vernets, les Grenat vont subir huit défaites de rang sur la route en ce début de championnat. Il faudra attendre le 24 novembre pour les voir s’imposer à Fribourg (3-5).

C’est en revanche tout l’inverse concernant les matchs à domicile. Portés par un public retrouvé, les Aigles sont intraitables et démarrent par une série de sept victoires aux Vernets. Des points importants dans un championnat 2018-2019 particulièrement serré.

Jonglant toute la saison autour de la barre, il faudra un rush final exceptionnel des Grenat pour aller chercher leur billet pour les Playoffs. C’était lors du dernier match de la saison, aux Vernets, face aux champions en titre zurichois. Et c’est dans une ambiance complètement folle que les Aigles s’imposent, s’offrant ainsi le droit de défier Berne dans une série qui s’annonce explosive.

Battant tous les records de longévité, les deux équipes auront joué l’équivalent de huit matchs en prenant en compte toutes les prolongations disputées. Et c’est finalement après près de 120 minutes de match que les Bernois, futurs champions, éliminent les Grenat (4-2 dans la série).

Au terme de cette saison, Chris McSorley se retire du coaching pour se concentrer sur la direction sportive. Double champion suisse en titre avec les U-20 du Club, Patrick Emond passe à l’échelon supérieur et reprend la première équipe du Genève-Servette.

Pat Emond prend possession de l’équipe durant l’été 2019 et il applique la stratégie inculquée par la Fondation 1890 à savoir, travailler avec les jeunes. Émergent ainsi dans l’équipe les Stéphane Charlin, Deniss Smirnovs, Sandis Smons, Mathieu Vouillamoz, Arnaud Riat ou encore Guillaume Maillard. Presque tous font partie de la génération dorée, championne U17 et U20 avec Genève Futur Hockey. En plus des jeunes du cru, Marco Miranda et Roger Karrer débarquent de Zurich alors qu’ils sont âgés de respectivement 21 et 22 ans. 

Sous l’impulsion de cette vague de jeunesse, l’équipe emmenée par Pat Emond connaît un bon début de championnat. L’une des dates marquantes de cette saison est le 24 septembre 2019. Les Aigles se déplaçaient pour l’inauguration de la Vaudoise Aréna, nouvel antre flambant neuf du Lausanne HC. Les Grenat ont joué un très mauvais tour aux Lions puisque Tommy Wingels allumait la lucarne vaudoise après seulement 10 secondes de jeu. C’est ce qu’on appelle une clim en bonne et due forme. Finalement, le GSHC s’est imposé 5 à 3 et cette victoire a parfaitement lancé la saison des Genevois. 

L’objectif du Club était de se qualifier pour les Playoffs dans cette première saison de transition. L’équipe fera même mieux puisqu’elle termine à la quatrième place du classement, à deux petits points de la première place. Malheureusement, les séries finales ont dû être annulées à cause du Covid qui venait de pointer le bout de son nez en Europe. Les derniers matchs de la saison régulière s’étaient joués à huis clos et quelques jours avant le début des Playoffs, la Ligue a annoncé l’annulation de ceux-ci. Le Genève-Servette devait affronter Bienne. 

La saison d’avant a laissé des traces dans l’équipe. Si moralement, les joueurs avaient à cœur de retrouver rapidement la finale du championnat, physiquement les corps étaient meurtris. Quelques joueurs ont dû subir de lourdes opérations durant l’été alors que d’autres avaient disputé les Playoffs blessés et ont manqué une bonne partie de la préparation. 

Les conséquences de ces faits ont été lourdes puisqu’après 23 matchs de championnat, le Genève-Servette était dans le fond du classement, 12e sur 13 avec seulement 23 points au compteur. Les joueurs mettaient tout leur cœur à l’ouvrage, mais les résultats restaient négatifs. La direction du Club a donc pris une décision forte en voulant créer un électrochoc afin de sauver la saison. Elle se devait de faire par respect pour les supporters et les partenaires qui ont soutenu l’équipe malgré le Covid et les mauvais résultats de cette saison. Pat Emond a été démis de ses fonctions et Jan Cadieux a été nommé entraîneur principal. 

Le choc espéré n’a pas mis longtemps à opérer puisque l’équipe a été la meilleure formation de la deuxième moitié de saison. En 29 matchs, le GSHC a pris 65 points pour remonter jusqu’à la 8e place du classement. Henrik Tömmernes a été élu meilleur défenseur du pays pour la troisième fois de suite, mais aussi MVP de la saison. Le défenseur suédois a été l’un des fers de lance des Aigles cette saison. Avec ses 58 points en saison régulière, il a été tout simplement stratosphérique.

Malgré tout, il n’a manqué qu’un point aux Genevois pour prendre la 6e place et donc se qualifier directement pour les Playoffs . Au lieu de ça, ils ont dû jouer les pré-Playoffs face au HC Lugano. Et malheureusement, les Grenat ont été éliminés, en deux matchs, par les Tessinois. Une nouvelle épreuve qui a bâti les fondements d’un futur succès.

Éliminés tôt lors de la saison précédente, Jan Cadieux, son staff et ses joueurs ont pu travailler sans relâche durant l’été. Une préparation certes interminable, mais nécessaire! Les Aigles ont pu attaquer le championnat affûtés comme jamais. Ce à quoi il faut ajouter un changement de règle important en National League avec le passage de quatre à six étrangers par équipe. Linus Omark (de retour) et Teemu Hartikainen ont ainsi rejoint une légion étrangère déjà composée de Valtteri Filppula, Daniel Winnik, Sami Vatanen et Henrik Tömmernes. Ce sextet d’étranger n’avait pas encore joué une minute de match que toutes les défenses de la ligue appréhendaient déjà de les affronter. 

Les arrivées de Vincent Praplan et de Robert Mayer ont également grandement augmenté la qualité du contingent suisse de l’équipe. Sans compter le fait que Marc-Antoine Pouliot était devenu suisse la saison précédente! Marc Gautschi avait concocté l’une des équipes les plus attrayantes jamais vues sur les glaces suisses. L’objectif était clair: cette année, nous voulions le titre et rien d’autre. 

Il n’a pas fallu beaucoup de temps aux Aigles pour affirmer qu’ils étaient l’une des meilleures formations du championnat. Le 27 septembre, ils ont pris la tête du classement, pour ne presque plus la lâcher jusqu’aux Playoffs. Pour la première fois de son histoire, le GSHC a remporté la saison régulière. Le parfait mélange de talent, de travailleur et la qualité des joueurs suisses et étrangers ont créé une symbiose magique aux Vernets. Beaucoup ont pensé qu’avec le nombre de stars présentes dans l’équipe Grenat, cela serait un calvaire à gérer pour Jan Cadieux et son staff. Mais ils ont réussi à faire en sorte que tous les joueurs mettent leur égo de côté pour se ranger derrière un objectif commun: celui de gagner 

La magie a continué durant tous les Playoffs avec une élimination de Lugano en six matchs en quart de finale, une élimination de Zoug en cinq matchs en demi-finale et enfin le titre au bout de sept matchs exceptionnels face à Bienne en finale. L’acte VII de la finale s’est joué à Genève et si la patinoire était pleine à craquer (7135 spectateurs), près de 10’000 personnes s’étaient rendues dans la fan zone créée pour l’occasion sur le parking des Vernets. Un moment de communion unique qui restera gravé à jamais dans les mémoires des Genevoises et Genevois. 

Après 118 ans d’histoire, le Genève-Servette décroche son premier titre national. Les prochains titres auront tous leur histoire, mais on est champion pour la première fois qu'une seule fois. 

Tout juste auréolé de son titre de Champion de Suisse, le Genève-Servette a annoncé de grands objectifs pour cette nouvelle saison. Le premier est celui de défendre son titre national, le deuxième est celui de conquérir l’Europe.

En effet, avec leur titre en National League, les Aigles ont, de facto, été qualifiés pour la Champions Hockey League. L’équipe ne change pas beaucoup durant l’été, mais elle devra composer sans Henrik Tömmernes. Le défenseur suédois rentre au pays après 6 saisons au Club, quatre titres de meilleur défenseur et un de MVP de la saison! C’est une page qui se tourne et il faudra apprendre à vivre sans son patron en défense. Son départ a été compensé par l’arrivée de Theodor Lennström, autre défenseur suédois. Linus Omark aussi a décidé de rentrer au pays et c’est Sakari Manninen qui débarque au bout du Lac. Le centre finlandais était sûrement le joueur le plus convoité en Europe et c’est en Grenat qu’il a décidé de jouer. 

La saison débute par les premiers matchs de CHL! Un double déplacement à Innsbruck (AUT) et Kosiče (SLQ) avant de retrouver les Vernets pour les rencontres face à Bolzano (ITA) et Rouen (FRA). Ces quatre matchs ont mis en jambes les Aigles juste avant le début du championnat. Mais ils ont aussi permis de se rendre compte que les efforts pour devenir champions ont laissé des traces dans les organismes, mais surtout dans la tête. 

Si en CHL, les Aigles ont pu se qualifier pour les huitièmes de finale assez facilement, en National League, le début de saison a été très compliqué. Les hommes de Jan Cadieux ont pris des claques successives à Lausanne et à Fribourg, les signes de frustration commençaient à se voir sur la glace. Le fameux “blues du champion” guettait les Grenat, et c’est un mal qui allait suivre l’équipe toute la saison. 

Le GSHC manque le Top6 en fin de saison, pire encore, ils terminent 10e et doivent se préparer à affronter Bienne en Play-in pour prendre l’une des deux dernières places qualificatives pour les Playoffs. Malheureusement, en bout de course et à court d’énergie, les Aigles s’inclinent 3 à 2 lors du match aller avant de faire 2 à 2 au match retour. Ces résultats ont mis fin, prématurément, à l’aventure en championnat. Le bilan? Que ce soit le sportif ou les dirigeants, personne n'a peur de dire les termes: c’est un échec! Il faudra apprendre de ses erreurs pour ne pas les reproduire l’année prochaine. C’est la première fois que l’organisation était championne, et si gagner est un apprentissage, vivre avec ce statut l’est également. Le Genève-Servette reviendra plus fort en 2024-2025 et l’objectif restera le même: gagner le dernier match de la saison! 

La saison des Aigles n’a pas été un échec sur toute la ligne puisque qu’un objectif a été rempli: celui de conquérir l’Europe! En effet, ils ont pu soulever le trophée de la CHL, à domicile, le 20 février 2024, après un parcours brillant! Pour arriver en finale, les Grenat ont dû sortir les champions d'Allemagne (Münich en huitièmes de finale), le champion de Suède (Växjö en quart de finale), les très solides finlandais de Lukko Rauma (en demi-finale) avant de devoir se battre face à l’une des meilleures formations d’Europe en Finale (les Suédois de Skellefteå). La fête fut mémorable à Genève et les hommes de Jan Cadieux ont pu exulter au terme d’un match d’une qualité incroyable remporté 3 à 2 par le GSHC. Eliot Berthon, Sakari Manninen et Daniel Winnik ont été les buteurs, faisant des 7135 spectateurs dans les Vernets et des plus de 5’000 personnes dans la fan zone sur le parking de la patinoire, les supporters les plus heureux en Europe! Le GSHC remporte la CHL et l’organisation devient ainsi le premier club suisse à être champion d’Europe depuis l’introduction de cette compétition en 2014.

En 10 mois, le Genève-Servette a écrit les deux plus belles pages de son histoire en devenant pour la première fois champion de Suisse et champion d’Europe.

La saison 2023-2024 s’est terminée avec un sentiment partagé : la joie d’avoir remporté la CHL et la déception d’avoir loupé les Playoffs. Si le titre européen est venu sauver la saison, le GSHC est bien conscient que cette dernière est un échec. La volonté de faire les Playoffs et de terminer très loin dans la saison avait été clairement affichée par les dirigeants du Club. Certains joueurs ont quitté le bout du lac ; de grands noms comme Daniel Winnik et Valtteri Filppula ont mis un terme à leur carrière, alors que les Aigles allaient devoir faire sans leur capitaine Noah Rod et sans leur gardien Gauthier Descloux, blessé pour la saison.

Pour pallier les départs et les absences, Markus Granlund (Finlande), Antti Raanta (Finlande), Michael Spacek (Tchéquie), Luca Hischier et Michael Loosli ont débarqué durant l’été. L’équipe semblait complète, et tous les experts et journalistes de Suisse prédisaient un top 4 aux Genevois.

Champions d’Europe en titre, le Genève-Servette était qualifié pour la Champions Hockey League. La saison a d’ailleurs débuté par ces matchs européens : Bremerhaven, Lahti, Storhamar et Ilves. Avec deux victoires et deux défaites, le début de la campagne européenne s’est avéré compliqué. La saison de National League, elle, débute juste après, le 17 septembre, avec un déplacement à Lausanne (défaite 2-1). Les huit premiers matchs du championnat se sont joués à l’extérieur à cause des travaux aux Vernets. Malgré cette difficulté, les Aigles s’en sortent bien, avec un bilan de 1,5 point récolté par match. On se dit alors que, dès que les matchs se joueront aux Vernets, le GSHC devrait monter au classement. Malheureusement, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé.

Les Grenat vivent une saison compliquée. Minés par les blessures et les contre-performances, le GSHC joue dans le bas du classement presque toute la saison. Michael Spacek a rejoint le championnat de Tchéquie, ce qui a forcé la direction sportive à trouver une solution pour le remplacer. Oula Palve puis Dmytro Timashov ont été engagés, mais sans jamais vraiment réussir à s’imposer.

Si, en CHL, les Genevois se font sortir en demi-finale par les ZSC Lions, le bilan est bien plus faible en National League. Le Genève-Servette termine sa saison le 1er mars après une défaite 5-1 à Berne et une bien triste 12e position. Pas de play-in, pas de play-out : les Aigles sont en vacances.

Cet échec a permis au staff et à la direction de comprendre les problèmes et de tout mettre en œuvre pour redresser la barre pour la saison 2025-2026. Parce que les objectifs resteront les mêmes l’année prochaine : jouer le titre.

Numéros retirés

Numéro 0 (retiré le 23 décembre 2013)

Daniel Clerc est né le 17 mai 1944. Il était l’ange gardien de Genève-Servette, de 1964 à 1974. Un dernier rempart qui cultivait la simplicité sur la glace et en dehors de celle-ci. D’un calme olympien et communicatif dès qu’il quittait les vestiaires; 100% clubiste et pour qui le mot fidélité à ses couleurs prenait tout son sens. Après des débuts à UGS, le natif de Lausanne a fait toute sa carrière en grenat.

L’aventure a commencé au tournoi scolaire de feu le journal « La Suisse », qui a vu défiler toute la crème du hockey sur glace genevois de l’époque. C’était un passage (presque) obligé avant d’évoluer sous les couleurs d’UGS (devenu ensuite Genève) et du Servette HC. Daniel Clerc a d’abord choisi le violet plutôt que le grenat en 1963.

Après la fusion et à défaut de devenir champion de Suisse – la faute à Kloten, Grasshopper et La Chaux-de-Fonds –, le gardien de Genève-Servette s’est nourri de grenat jusqu’à l’âge de 30 ans, un âge canonique en son temps. Ensuite, il a pris sa retraite sportive avant de faire une pige l’année de la relégation en LNB (1974-1975) pour tenter de sauver le bateau des Vernets du naufrage. En pure perte.

Mais la carrière de Daniel Clerc ne se résume pas seulement à UGS, Genève et Genève-Servette. L’équipe de Suisse a beaucoup compté dans sa vie. International à 38 reprises, doublure de Gérald Rigolet (sans doute l'un des plus grands gardiens helvétiques de tous les temps !), le Genevois a vu du pays: trois Mondiaux du groupe B à Vienne, Skopje et Bucarest. Daniel Clerc a aussi bourlingué avec Genève-Servette au Canada. Mais aussi en Tchécoslovaquie et en URSS, à l’époque de la guerre froide.

Son palmarès s’étoffe également d’une Coupe Suisse, celle de 1972, la dernière disputée à ce jour. En finale face à Ambrì-Piotta, Daniel Clerc a été un des héros genevois en arrêtant un penalty d'Andy Bathgate, une légende de la NHL venue terminer sa carrière au Tessin.

Numéro 4 (retiré le 25 septembre 2004)

Eric Conne est né le 26 mai 1950. Enfant de Genève, il découvre en octobre 1957 le hockey sur glace lors du tournoi scolaire organisé par « La Suisse ». Défenseur extrêmement talentueux, il devient le plus jeune joueur à avoir joué en Ligue Nationale A. C’était le 15 janvier 1965 lors d’une victoire 8-2 du GSHC contre le Neuchâtel-Sport Young Sprinters HC ; il avait 14 ans et demi !

Eric Conne a connu les grandes années du Genève-Servette Hockey Club. Il a décrochés les titres de Vice-Champion Suisse de 1966 à 1969 et en 1971, ainsi qu’à la victoire en Coupe Suisse en 1972.

Mais le défenseur ne s’est pas arrêté seulement sur les succès. Il a aussi partagé les heures sombres du Club. Relégué avec le GSHC à l’issue de la saison 1974-75, il reste encore actif jusqu’au 26 février 1977 pour son dernier match avec les Grenat. Il inscrit d’ailleurs un but à cette occasion.

Sa carrière de joueur terminée, Eric Conne reste actif dans l’entourage du Club. Entraîneur puis dirigeant, il se bat sur tous les fronts pour rendre à son GSHC ce qu’il lui a donné. Il cherche également à lui permettre de survivre dans les années difficiles, afin que les jeunes Genevois puissent continuer à jouer au hockey sur glace dans la région.

Il a dû particulièrement ressentir une immense fierté lorsque, durant la saison 1996-97 de LNB, un certain Flavien montait sur la glace avec le numéro 4. Son fils, qui ne l’a jamais vu joué, faisait ses débuts en Ligue Nationale avant de partir en LNA où il a longtemps porté les couleurs du HC Lugano.

Eric Conne nous a quittés le 3 novembre 2000.

Numéro 6 (retiré le 25 septembre 2004)

Fritz Naef est né le 5 juin 1934. Formé au HC Davos, le club du village qui l’a vu grandir, il fait ses premiers pas en Ligue Nationale A lors de la saison 1949-50, celle du 21e titre national pour les Grisons. Agé de 16 ans et demi, Fritz Naef faisait alors partie du cadre élargi.

En 1954, il quitte les montagnes et rejoint la plaine. Il s’installe à Lausanne, avec qui il connaîtra la promotion en LNA en 1957 et deux titres de meilleur compteur de LNA (1959, 1960). A l’issue de la saison 1959-60, il rejoint Genève et les rangs du Servette HC.

Après une première saison d’attente durant laquelle il ne participe qu’aux matchs amicaux et opère comme entraîneur-remplaçant à plusieurs reprises, il fera les beaux jours du « SHC » puis du Genève-Servette Hockey Club après la fusion avec le HC Genève en 1963.

Sous les couleurs du GSHC, il décroche la promotion en LNA en 1964, quatre titres de Vice-Champion (1966-1969) et quatre titres de meilleur compteur (1965-1968). Fritz Naef a joué son dernier match le 15 février 1969, quittant le hockey sur glace sur un succès 7-3 contre le HC La Chaux-de-Fonds.

Fritz Naef est également le codétenteur d’un joli record : il a inscrit huit buts lors d’une victoire 12-3 contre le Neuchâtel-Sport Young Sprinters HC ; c’était le 21 janvier 1967.

Il a également porté à 51 reprises le maillot de l’équipe de Suisse (52 buts), participant à quatre Championnats du Monde et aux Jeux Olympiques de Cortina d’Ampezzo (1956).

Fritz Naef nous a quittés le 27 juillet 2014.

Numéro 12 (retiré le 21 décembre 2017)

Né le 30 novembre 1966, Philippe Bozon a joué sous les couleurs Grenat de 2001 à 2006. Capitaine durant quatre saisons, il a grandement contribué à la promotion du Genève-Servette en National League. Philippe Bozon a profondément marqué le Genève-Servette, à tous les niveaux. C’est pourquoi, à l’occasion du match du 21 décembre 2017, le Genève-Servette a définitivement retiré le numéro 12 (lire ici).

De par son exemplarité et sa carrière, il est considéré comme l’un des plus grands joueurs Français de l’histoire. Il est notamment le premier tricolore à jouer en NHL. C’était avec l’organisation des Saint-Louis Blues, dans laquelle il a disputé 144 parties (16 buts et 25 assistances).

Philippe Bozon a par ailleurs été aligné 145 fois avec l’équipe de France.

L’emblématique capitaine des Aigles (il a porté le « C » durant quatre saisons) est arrivé à Genève pour la saison 2001-2002. Après une saison presque parfaite (cinq défaites sur l’ensemble de la saison, Playoffs compris !), les Grenat retrouvent l’élite helvétique, 27 ans après l’avoir quittée.

Les exploits des Aigles ne s’arrêtent pas avec la promotion. Dès leur première saison en LNA, les Grenat surprennent les spécialistes en décrochant une place en Playoffs, du jamais vu depuis l’introduction des séries en 1986 ! Autre exploit, lors de leur deuxième exercice au plus haut niveau, les Servettiens décrochent la troisième place de la saison régulière, puis accèdent à leur première demi-finale des Playoffs.

La saison 2005/2006, la première sans Philippe Bozon (reconverti dans le coaching du mouvement junior) est plus compliquée puisque les Aigles terminent au 11e rang de la saison régulière avant de sauver leur place en NLA lors des Playouts. Un sauvetage rendu possible par le retour providentiel du Français en toute fin de saison.

Philippe Bozon est aujourd’hui coach de l'équipe de France et des Boxers de Bordeaux en Ligue Magnus. Il était présent, avec son équipe, le 21 décembre pour la cérémonie de retrait du numéro 12 à l’occasion du match contre Kloten où joue son fils, Tim.

Numéro 24 (retiré le 22 février 2013)

Jean-François Regali est né le 2 avril 1964. Comme Eric Conne et Daniel Clerc, il a découvert le hockey sur glace lors du tournoi scolaire organisé par « La Suisse ». Mais le jeune Jean-François baignait déjà dans le milieu puisque son père, Jean, était le journaliste qui suivait le GSHC pour « La Suisse ».

Après cette expérience, il rejoignant les rangs de la section junior du GSHC. Durant sa carrière junior, il a été entraîné par d’anciennes gloires du Club (André Girard, Bernard Giroud, Daniel Clerc et Eric Conne).

En 1981, Jean-François Regali reçoit sa chance avec la première équipe. Il la saisit et y reste jusqu’à sa retraite. Enfin, presque puisqu’il fera une petite infidélité pour se tester en LNA. Ce sera en 1986-1987 avec Sierre. A l’issue d’une saison où il n’est pas dans les papiers de son entraîneur, il revient à Genève pour ne plus quitter le vestiaire des Grenat.

Durant sa carrière adulte, Regali a vécu les années difficiles du Genève-Servette Hockey Club. Il est néanmoins resté fidèle au club qui l’a vu grandir. Durant ses dernières saisons, Jean-François portait fièrement le « C » de capitaine sur sa poitrine.

Numéro 28 (retiré le 21 février 2015)

En huit saisons et demie, le natif de Kirovo-Tchepetsk a disputé 411 matchs en LNB et LNA (Playoffs compris), inscrit 131 buts et 234 assists. Il a permis au Genève-Servette Hockey Club de rejoindre l’élite en 2002, puis d’atteindre les Playoffs en 2003, la troisième place en 2004 et la Finale en 2008.

Formé dans sa Russie natale, Igor rejoint la Suisse durant le courant de la saison 1993-1994. Il joue d’abord au HC Ambrì-Piotta avant de rejoindre en 1995 la Ligue Nationale B et le HC Martigny. Il y affole les compteurs de la deuxième division helvétique durant trois saisons. Lors du dernier exercice en Valais, « le prince Igor » signera 115 points en 38 matchs !

Il retourne alors au Tessin, mais du côté de Lugano. Il disputera deux Finales avec les « bianconeri », avec un titre à la clé en 1999. Il débute une troisième saison avec les Luganais, mais est prêté en cours de saison au Genève-Servette Hockey Club, alors en LNB, pour ce qui sera le début d’une histoire qui durera huit saisons et demie.

Sous le maillot grenat, Igor va connaître les joies de la promotion en 2002, la première participation aux Playoffs en 2003, la première demi-finale en 2004 et, surtout, la première Finale en 2008. Il étonne d’ailleurs tout son monde puisque, à près de 42 ans, il termine meilleur compteur des Playoffs grâce à la qualité inégalée de ses passes.

Après son départ du GSHC, Igor porte encore les maillots de Lausanne et de Red Ice Martigny, prenant sa retraite sportive à l’issue de la saison 2011-2012. Il s’est depuis reconverti dans une carrière d’entraîneur et a rejoint, au début du présent exercice, le groupe d’entraîneurs professionnels de l’Association Genève Futur Hockey. A la tête des Juniors Top, il a décroché le titre de Champion Romand 2014-2015 et s'est battu pour le titre de Champion Suisse, titre déjà décroché douze mois auparavant avec les Juniors Top de Red Ice.

Numéro 57 (retiré le 25 novembre 2022)

Né le 21 mars 1981 à Split, en Croatie, Goran Bezina a très vite rejoint la Suisse et plus précisément le Valais. Formé entre Martigny et Villars, il rejoint Fribourg-Gottéron en National League avant de tenter sa chance en Amérique du Nord. En trois saisons dans l’organisation des Florida Panthers, Goran Bezina dispute 210 matchs de AHL (16 buts, 26 passes, 42 points) et 3 matchs de NHL. Il revient en Suisse lors de la saison 2004-2005 où il signe avec le Genève-Servette.

Très vite, il devient une pièce maîtresse autant sur la glace qu’en dehors de la glace. Deux ans après son arrivée au bout du Lac, le défenseur devient le capitaine du GSHC et sur son passage de 15 saisons au Club, Goran Bezina détient plusieurs records. Avec ses 407 points, il est le meilleur pointeur de l’histoire des Grenat. Mais il est aussi le 3e meilleur buteur (124 buts), le meilleur passeur (283 passes), 2e plus capé (738 matchs) et le joueur le plus pénalisé avec ses 941 minutes de pénalités. Il a disputé son dernier match avec le maillot des Aigles le 21 mars 2019 au terme du match le plus long de l’histoire du championnat suisse (117 minutes, Acte VI du quart de finale de Playoffs face à Berne). 

Goran Bezina incarne toutes les valeurs du Genève-Servette: combatif, puissant, talentueux, fier et charismatique. Il a porté durant 15 saisons le maillot du GSHC, dont 10 ans avec le “C” du capitaine ancré sur sa poitrine. Goran Bezina est devenu un vrai Genevois et il a été le parfait ambassadeur du Grenat. Que ce soit avec ses coéquipiers, les supporters ou les partenaires, il partageait, sans compter, sa passion du hockey et celle de son Club. 

Sur la glace, il était l’un des joueurs les plus respectés de la ligue mais aussi l’un des plus craints: quand il fallait affronter le Genève-Servette, il fallait aussi affronter Goran Bezina. Défenseur à caractère offensif, il a fait vibrer les Vernets par ses tirs ravageurs, ses charges dévastatrices et ses bagarres mémorables. Il avait du caractère et il ne fallait pas s’attaquer à son équipe. 

Goran Bezina a provoqué des émotions incommensurables aux fans durant 15 ans et son souvenir restera éternel. Quand on pense à lui, on pense aussi à son numéro le 57. Un chiffre devenu mythique qu’il n’a jamais quitté au GSHC et que plus personne ne portera après lui. Son nom et son numéro seront désormais gravés à vie dans l’histoire du Club. Il a toujours été une évidence qu’une fois que la carrière de Goran Bezina se termine, son numéro allait être accroché aux Vernets.

Il s’agit du 7ème retrait de maillot du Genève-Servette Hockey Club après ceux de Eric Conne et Fritz Naef (retirés le 25 septembre 2004), Jean-François Regali (retiré le 22 février 2013), Daniel Clerc (retiré le 23 décembre 2013), Igor Fedulov (retiré le 21 février 2015) et celui de Philippe Bozon (retiré le 21 décembre 2017).

Dans le hockey sur glace, il y a des honneurs qui restent immuables: un numéro de maillot retiré, être vainqueur de la coupe de Suisse ou un titre de champion national par exemple. Des marques de respect éternelles qui sont matérialisées par des bannières flottantes au plafond des patinoires. Si le GSHC compte déjà neuf bannières avec ses sept numéros de maillot retirés et ses deux Coupe de Suisse gagnées, il n’a jamais pu accrocher celle de champion de Suisse. Ce samedi, et après 118 ans d'existence, l’interminable attente cessera enfin.

Cette bannière de Champion de Suisse 2022-2023 ornera le plafond de la patinoire des Vernets et témoignera de la saison extraordinaire qu’ont vécu les Aigles et tout le peuple genevois. Elle rappellera aussi tous les sacrifices qu’implique un tel succès, mais aussi la difficulté d’un parcours semé d'embûches. Enfin, elle restera à jamais le souvenir d’un sentiment de bonheur intense, d’une sensation unique qu’offre un titre.

Peut-être que le GSHC fêtera d'autres titres dans son histoire, mais c’est l’unique fois que le Club sera champion pour la première fois. Voilà l’histoire que cette bannière racontera à cette génération, mais aussi à toutes les suivantes: celle du premier titre dans l’histoire du Genève-Servette Hockey Club.