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« Je sais que je peux encore aider une équipe à gagner »

Il pensait avoir tourné la page, mais la passion du jeu a repris le dessus. Derick Brassard est de retour sur la glace et a choisi Genève pour écrire un nouveau chapitre. Motivation, ambition collective et amour du hockey : l’attaquant canadien évoque son arrivée au GSHC.

Derick, pour commencer, peux-tu te présenter et nous parler de tes origines ?

Je m’appelle Derick Brassard, je viens d’Ottawa, en Ontario, au Canada. J’ai grandi du côté québécois, à Hull, où j’ai fait tout mon hockey mineur. Je viens d’une famille de hockey : j’ai grandi en regardant et en jouant à ce sport, que ce soit avec mes équipes ou simplement sur les patinoires extérieures. J’étais toujours sur la glace. 

Aujourd’hui, j’habite à Boucherville, près de Montréal. C’est là que j’ai rencontré ma copine Élizabeth, avec qui je suis depuis cinq ans. Nous avons deux enfants : Stella et Hudson.

Tu viens de signer avec le Genève-Servette Hockey Club jusqu’à la fin de la saison. Une surprise pour beaucoup, surtout après avoir annoncé ta retraite. Pourquoi ce retour ?

J’ai subi une grosse blessure à la cheville à sept matchs de la fin de la saison en 2023. L’année suivante, j’ai passé tout l’été jusqu’en décembre en physiothérapie pour revenir à 100 %. Quand la saison est déjà bien entamée, ce n’est jamais simple de retrouver une place.

Je savais toutefois que j’étais encore capable de jouer. Aujourd’hui, je me sens très bien physiquement. Même sans jouer de matchs officiels, je suis resté actif : je jouais régulièrement, je m’entraînais, je suis toujours resté en forme. La naissance de mon fils Hudson a aussi beaucoup compté. Il commence à comprendre le hockey, il joue à la maison, et le fait qu’il puisse me voir jouer est une grande motivation.

Je me sentais bien, en forme, et je me suis dit : pourquoi ne pas réessayer ? Je suis très reconnaissant de l’opportunité que le club m’offre.

As-tu ressenti de l’injustice au moment de ta blessure ?

Non, pas vraiment. Les blessures font partie du hockey, comme de tous les sports. J’ai peut-être eu un peu de malchance, mais ce sont des choses qui arrivent. J’ai eu plusieurs opérations aux épaules au cours de ma carrière, j’ai manqué beaucoup de temps de jeu, mais j’ai aussi joué longtemps, disputé beaucoup de matchs et de séries. Les saisons sont longues et exigeantes, donc forcément, le corps encaisse.

Es-tu aujourd’hui à 100 % physiquement, notamment au niveau de ta cheville ?

Oui, je n’ai aucun problème. Je ne serais pas ici si ce n’était pas le cas. Évidemment, avec l’âge, il faut faire un peu plus de maintenance, avant et après les entraînements. Je travaille beaucoup au gym avec le staff, je m’entraîne sur la glace dès que possible, y compris avec les plus jeunes pour garder du rythme. Tout ce travail me permet d’être prêt le jour où je jouerai mon premier match avec l’équipe.

Comment te décrirais-tu comme joueur ?

Je suis avant tout un centre, même si je peux aussi jouer à l’aile. Je suis un joueur offensif, un playmaker, quelqu’un qui aime créer des jeux, trouver de l’espace et rendre ses coéquipiers meilleurs. J’ai aussi un bon tir quand l’occasion se présente. Sur une glace plus large, il faut utiliser son sens du jeu, bien jouer avec et sans la rondelle, et rester intelligent dans ses décisions.

Pourquoi avoir choisi Genève et la Suisse ?

Mon agent, qui est aussi un très bon ami, m’a parlé de plusieurs options. J’aurais pu aller en Suède, mais depuis des années, j’entends énormément de bien de la Suisse : la ligue, le pays, la qualité de vie.

J’avais déjà joué en Autriche en 2012, à Salzburg, et j’avais adoré l’expérience européenne. Cette fois, je voulais vraiment essayer la Suisse. Jusqu’ici, je suis très heureux de ce choix. Ma famille adore la région, on trouve Genève et ses environs magnifiques, et on se sent très bien installé.

Comment se passe ton intégration à Genève ?

Honnêtement, très bien. Depuis mon arrivée, les gars ont été super accueillants. Il y a vraiment un bon groupe, et ils m’ont fait sentir comme à la maison. J’aime beaucoup cette équipe et je pense qu’on a un vrai potentiel.

Il y a des pauses dans le calendrier, des breaks internationaux, donc il faut rester constant et motivé. Mais quand les matchs comptent, on doit aller chercher des points et gagner. En Playoffs, tout est possible : n’importe quelle équipe peut battre n’importe qui.

Quels sont tes objectifs personnels avec le GSHC ?

Mon objectif numéro un est d’être prêt physiquement et mentalement. Je veux arriver à mon premier match sans excuses, en sachant que j’ai fait tout ce qu’il fallait en amont.

Je sais que les premiers matchs seront une période d’adaptation, car le hockey européen est différent : la glace est plus large, le jeu est très rapide et très technique. Je vais essayer de garder mon jeu simple, utiliser mon expérience et aider l’équipe du mieux possible. 

Et collectivement, quels sont les objectifs de l’équipe ?

On veut finir le plus haut possible au classement. L’avantage de la glace est toujours important : jouer devant ses fans, dormir chez soi, éviter les longs déplacements.

Ensuite, en Playoffs, tout peut arriver. J’ai vu cette équipe battre Davos récemment, donc je sais qu’on peut faire mal. Il faudra être constant, bien pratiquer et jouer les matchs avec beaucoup d’intensité.

Avec 1131 matchs professionnels, Playoffs compris, comment peux-tu transmettre ton expérience au groupe ?

La chose la plus importante que j’ai apprise, c’est de ne pas être « trop haut, ni trop bas ». Après une victoire, il ne faut pas s’enflammer. Après une défaite, il ne faut pas sombrer. Il faut rester équilibré, positif, et chercher à s’améliorer chaque jour.

 Les bonnes équipes savent gérer les hauts et les bas d’une saison. L’ambiance dans le vestiaire est très importante. Ici, le groupe est vraiment agréable, les gars sont sympas, et je pense sincèrement qu’on peut accomplir de belles choses ensemble.

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