Sherkan

C’est pour le lancement du premier match des Playoffs d’accession en Ligue Nationale A, en 2002, qu’une mascotte un peu particulière a fait son apparition à la patinoire des Vernets. Pour la première fois en Europe, un animal vivant ouvrait un match de hockey ! L’animal est impressionnant avec ses deux mètres d’envergure et ses quatre kilogrammes, il s’agit d’un pygargue à tête blanche, un aigle connu pour être l’emblème des Etats-Unis d’Amérique.
 
Pour les supporters, les joueurs, les partenaires, Sherkan allait vite devenir un élément indispensable de la vie du Club. Présent lors des matchs mais aussi pour les séances dédicaces, les journées scolaires et partenaires ou les interventions de Chris McSorley, il s’est rapidement imposé comme l’image forte du Club. Chris McSorley le qualifiant souvent en riant de « MVP du Club ». Au fil des années, cet attachement s’est élargi à l’extérieur du Club et Sherkan a été souvent présent lors des évènements de la Ville ou du Canton de Genève. Plus récemment, on a pu vérifier sa popularité à l'occasion des différentes Coupes Spengler auxquelles le GSHC a participé où près de 900 personnes par jour venaient se faire photographier en sa compagnie.
 
Parmi les joueurs que Sherkan a pu côtoyer au cours de ses années de service, certains se sont pris réellement d’affection pour Sherkan, notamment les joueurs américains qui retrouvent avec plaisir l’aigle de leur pays. D’autres ont créé une véritable superstition en relevant que lorsque Sherkan avait mal volé, l’équipe perdait… Bien sûr il n’y aucun lien entre les deux, mais ceci montre bien la place que prend Sherkan au sein même de l’équipe.
 
Contrairement à la « légende », c’est bien le même Sherkan qui évolue à la patinoire depuis 2002. Au début, il était noir comme tous les jeunes pygargues et il a pris sa tête et sa queue blanche à l’âge de cinq ans, ce qui a pu faire croire à certain que ce n’était pas le même. Sherkan est né en 1999 au Canada et son espérance de vie est de l’ordre de 45-50 ans ! Depuis quelques années, un autre pygargue des Aigles du Léman est préparé pour remplacer Sherkan au cas où : son nom est Kéops et il est né en 2006. Depuis 2002, Sherkan n’a manqué de son fait que deux matchs, une fois parce qu’il était reçu au palais de l’Elysée en France en 2007 et une fois parce qu’il participait à un spectacle très important en France en 2005. Au cours de l’hiver 2006, il a manqué trois matchs à cause de l’épisode de grippe aviaire.
 
Sherkan suit un rythme de vie proche des joueurs avec une période de repos dès la fin du Championnat jusqu’à la mi-août puis un entrainement intensif de trois semaines avant la reprise du Championnat. Ensuite, il vole tous les jours pour maintenir la forme car, aussi court qu’il soit, le vol dans la patinoire demande une grande puissance musculaire pour effectuer la remontée depuis la glace avec un air complètement froid. Sherkan est un aigle pêcheur, il mange donc principalement du poisson et les soirs de match il reçoit des morceaux de poussin en récompense.
 

La parole à Jacques-Olivier Travers

Bonjour Jacques-Olivier, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Jacques-Olivier Travers, je suis né en France en 1972. Je suis fauconnier depuis 25 ans et professionnel depuis 15 ans maintenant. J’ai créé en 1997, le parc des Aigles du Léman, sur la commune de Sciez en France voisine et je m’occupe de Sherkan pour le GSHC depuis le début.
 

Comment c’est passé le début de cette aventure ?

J’ai reçu un jour un coup de téléphone de Tony Ulrich, directeur administratif du GSHC à l’époque, qui me disait que le nouvel entraineur du Club souhaitait faire voler un aigle dans la patinoire pour lancer les matchs. J’ai d’abord cru à une plaisanterie mais j’ai décidé de me rendre au rendez-vous de Chris. C’est de là qu’est partie cette belle aventure. Il faut lui rendre hommage, sans son idée et sa force de persuasion il n’y aurait jamais eu un aigle dans la patinoire des Vernets.
 

Quelle est la difficulté de faire voler Sherkan en intérieur ?

Pour bien apprécier la performance de l’aigle, il faut rappeler que Sherkan a été le premier aigle à effectuer ce type de prestation et qu’à ce jour il est encore le seul. Des clubs de football portugais et italiens font voler un aigle en ouverture de match mais cela reste en extérieur. Le bruit, la lumière, l’atmosphère sont complètement différents et Sherkan en cas de stress n’a aucune possibilité de s’enfuir.
 

Vous faites les matchs depuis 11 ans, qu’est-ce qui vous a marqué ?

J’ai vu le GSHC se transformer d’un petit club de LNB à un grand club d’Europe. J’ai pu voir lors de la Coupe Spengler et lors des différentes interventions que je fais pour d’autres sports professionnels que si le GSHC n’a pas les budgets des grosses écuries, il en a l’organisation et le professionnalisme. Je suis fier d’avoir participé à cette aventure qui m’a également permis de devenir meilleur dans mon métier car, quand vous avez fait voler votre aigle plus de 300 fois dans une patinoire, c’est une belle carte de visite !
 

Sherkan peut vivre 50 ans, va-t-on le voir jusqu’à la fin de sa vie à la patinoire ?

J’avais dit à Chris que je serais avec l’équipe jusqu’à ce que le Club soit Champion, ça a failli se faire il y a deux ans mais ce n’est que partie remise. J’ai convenu avec Chris que dans tous les cas, Sherkan ferait au minimum la première saison dans la nouvelle patinoire. Pour le reste, nous verrons. Aujourd’hui, ma relation avec le Club et Chris est si particulière que je laisserai plus l’affectif me guider que le business.
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