14 août 2015

CHL – La FAQ avec Martin Baumann (CEO)

Alors que la CHL va entamer sa deuxième saison, le CEO Martin Baumann répond aux questions les plus fréquemment posées sur la Champions Hockey League.

La première saison de CHL
Nous sommes heureux d’avoir pu offrir 161 matchs presque sans accroc. Il faut se souvenir que la dernière fois qu’il y a eu une compétition pour les clubs au niveau européen, sous mandat de la Fédération International de Hockey sur Glace (IIHF), c’était en 2009. Nous avons donc dû tout reconstruire, que ce soit au niveau organisationnel ou en matière de logistique, à partir de rien.

Je suis très fier de la façon nous avons mis en place notre nouvelle organisation en si peu de temps. Cela comprend le programme des arbitres, la commission disciplinaire, la mise en place dans les différentes patinoires, notre identité d’entreprise ainsi que toute notre stratégie digitale. Nous avons été rapides et efficaces dans la mise en place de tout ceci.

Ce qui m’a le plus réjouis est la rapidité avec laquelle nous avons agi au niveau disciplinaire pour visionner les infractions graves et prendre des sanctions. Notre commission prenait en main le dossier quasiment immédiatement et annonçait sa décision le lendemain déjà ; celle-ci était alors disponible sur notre site internet, images et explications comprises. Nous avons eu beaucoup de retours positifs quant à cette rapidité, tant de la part des équipes que des médias, nous donnant ainsi une grande crédibilité dans un domaine important du hockey sur glace.

Si vous ne deviez retenir qu’un souvenir de la saison
Bien sûr ce serait la finale. Luleå et Frölunda ont livré un match magnifique. La patinoire était à guichets fermés et il y régnait une très bonne ambiance. En plus, l’équipe visiteuse semblait se diriger vers la victoire lorsque Luleå est revenu et a inscrit quatre buts pour que nous vivions une finale équipe. C’était inoubliable.

La CHL adapte la phase de groupes en ajoutant quatre équipes
C’est un peu la course naturelle des choses. Les retours que nous avons eu des équipes la saison dernière était que les deux dernières journées, à savoir les matchs cinq et six, étaient difficiles à vendre puisque, dans la plupart des groupes, on connaissait les qualifiés ; par conséquent, il n’y avait plus d’enjeu dans ces matchs-là. Nous avons donc travaillé sur une proposition avec des groupes de trois équipes au lieu de quatre. Chaque match cette année aura donc un certain poids et nous arriverons en playoffs plus rapidement. Ce qui aurait été les matchs cinq et six sont désormais les deux premiers de playoffs. Nous pensons que les équipes et les supporters vont adorer arriver plus rapidement à la phase éliminatoire.

Avec désormais des groupes de trois équipes, c’était naturel d’ouvrir les portes de la CHL à 48 équipes, permettant la création de 16 groups et la qualification de 32 équipes pour les playoffs.

Ajouter plus d’équipes venant des « Challenge Leagues »
Lorsque nous avons décidé de passer de 44 à 48 équipes, nous avons choisi de donner plus d’opportunité aux équipes issues des ligues non fondatrices de la CHL. Ceci va de pair avec notre slogan « Where Europe Comes to Play – Là où l’Europe vient jouer ». Depuis la création de la ligue, nous n’avons pas arrêté de dire que la CHL doit être une ligue élite, pas élitiste. De plus, nous ressentons l’enthousiasme des équipes issues de la Slovaquie, la Norvège, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne et, désormais, le Bélarus. Si nous voulons rester fidèles à notre ambition d’améliorer le hockey européen au niveau des clubs, nous devons inclure ces équipes et leur donner l’opportunité de participer à la CHL.

Au sujet du niveau des équipes issues de ces ligues
Si nous jetons un œil aux résultats de la première saison, les Champions de Norvège, les Stavanger Oilers, se sont battus jusqu’au bout pour une place en playoffs. Ils ont battu Berne deux fois ! Nottingham (Grande-Bretagne) et SønderjyskE (Danemark) ont battu des équipes nettement mieux classées qu’eux. Je souhaite aussi inclure les performances de Red Bull Salzburg et Vienna Capitals. Même si l’EBEL est une des ligues fondatrices de la CHL, l’Autriche n’est qu’au 16e rang mondial, selon le classement IIHF, soit loin derrière la Suède et la Finlande. Pourtant, Salzbourg et Vienne ont facilement remporté leurs groupes respectifs en pratiquant un excellent hockey et dominant des équipes que les experts avaient mieux classées.

Ce qu’il faut retenir, c’est que le niveau des clubs dans les ligues en-dessous de celles bien établies est parfois meilleur que ce à quoi s’attendent supporters et medias. Cela justifie aussi la participation de ces clubs à la CHL. En les invitant, nous leur offrons l’opportunité de s’améliorer.

Si nous regardons les exemples du football ou du basketball, nous constatons que c’est en développant le niveau des clubs que celui des équipes nationales augmente. En équipe nationale, il n’y a pas le temps de s’occuper du développement des joueurs. Lorsque vous êtes sélectionnés en équipe nationale, c’est parce que vous performez en club et au sein de votre ligue. Si la CHL peut aider à rendre meilleur le niveau des clubs alors cela se reflétera sur les équipes nationales. C’est une situation gagnante pour tout le monde.

La CHL comme jauge pour les clubs et les joueurs
Il est clair que la Champions Hockey League offre une autre opportunité pour les clubs et les joueurs de s’évaluer. Si vous prenez la première saison, les Suédois et les Finlandais ont eu la confirmation qu’ils évoluent dans de très bonnes ligues et qu’ils développent correctement leurs joueurs. L’Allemagne, la Suisse et la République tchèque ont peut-être réalisé qu’ils devaient encore s’améliorer dans certains domaines, que ce soit la qualité ou la manière, voire les deux, pour être meilleur cet année. C’est à cela que sert les compétitions européennes, et dans tous les sports : elles servent à évaluer et améliorer la qualité. Vous pouvez être le meilleur chez vous, mais vous ne montrerez vos qualités, les bonnes et moins bonnes, qu’en sortant dans votre zone de confort représentée par votre ligue nationale.

Mais ce n’est pas uniquement valable pour les clubs. Les joueurs raffolent des compétitions européennes, lorsque les matchs sont différents, les adversaires plutôt méconnus et les enjeux plus élevés. Cet été, nous avons plusieurs exemples de joueurs qui ont décroché des contrats NHL grâce à leurs performances en CHL. Erik Gustafsson, défenseur de Frölunda, a signé avec Chicago et Joonas Donskoi, attaquant de Kärpät Oulu, avec San Jose. Les deux ont performé en CHL et ce sont les rapports des dépisteurs sur ces performances qui ont convaincus les managers de NHL.

La participation de la KHL ?
C’est un de nos défis les plus importants. Pour faire le plus simple possible : la Champions Hockey League a été créée par toutes les parties prenantes de la scène européenne, y compris l’IIHF, avec pour but de développer le niveau des clubs européens et de désigner la meilleure équipe européenne chaque année. Soit exactement ce qu’il se fait en football, basketball, handball ou d’autres sports collectifs à travers l’Europe. Désormais, ce même principe s’applique au hockey sur glace.

La Russie est une des puissances mondiales en matière de hockey depuis le milieu des années 1950. Il est logique que l’absence des meilleurs clubs russes et de la KHL affecte le niveau sportif et le prestige de la CHL. Ce serait la même chose si les équipes allemandes ou espagnoles faisaient l’impasse sur la Champions League de football.

Je tiens à rappeler aux supporters et aux médias que, bien avant la fondation de la CHL en 2014, des représentants de la KHL ont participé à toutes les réunions en 2012 et 2013, ainsi qu’aux trois groupes de travail qui ont mené à la création de la ligue. La CHL a tout fait pour que tout le monde soit inclus dans le processus de création de la ligue, y compris la Russie et la KHL. Après les premières étapes de la fondation de la ligue, la CHL a continué les contacts et discussions avec la KHL, mais nous ne pouvons rien faire si la KHL refuse. Comme on dit, il faut être deux pour danser.

A titre personnel, et comme je suis nouveau dans la famille du hockey international, c’est une situation difficile à comprendre. Avec la Russie et la KHL comme partie prenante au même titre que les autres ligues fondatrices, nous aurions pu bâtir une compétition très solide, avec un immense potentiel sportif et commercial.

Un exemple de ce que pourrait être notre force : tous les acteurs du hockey européen s’inquiètent de voir les joueurs partir de plus en plus jeunes en Amérique du Nord. Nous n’empêcherons pas, et nous ne le voulons surtout pas, les joueurs de réaliser leurs rêves, mais nous voulons leur offrir d’autres perspectives et opportunités pour rester quelques années supplémentaires en Europe. La Champions Hockey League, supportée par toutes les ligues européennes, serait une telle perspective et opportunité.

Cette année, des jeunes joueurs quittent les ligues européennes, y compris la KHL, pour l’Amérique du Nord. 18 Russes ont été repêchés cette année par la NHL, 11 des meilleurs joueurs russes de KHL ont signé dernièrement un contrat en NHL et les meilleures jeunes russes partent en ligues juniors canadiennes. Voilà en quoi une forte CHL pourrait être une belle alternative de développement.

Dernier point, si la KHL a le sentiment d’être la meilleure ligue d’Europe, pourquoi ne pas venir le prouver en se mesurant aux autres équipes européennes ?

Prize money
Nous n’allons pas changer le montant total de 1,5 millions d’euros pour la nouvelle saison. Pour rappel, cette somme représente grosso modo la moitié du budget opérationnel de la CHL. Pour ceux qui aiment comparer au football et disent que ce n’est pas beaucoup, il faut comprendre que 50% de ce que nous générons est immédiatement rendu aux équipes. C’est très généreux.

Une des politiques de la CHL est que nous ne distribuons pas l’argent que nous n’avons pas. Ce total est ce que nous pouvons nous permettre à l’heure actuelle. L’année passée, Luleå a gagné environ 135'000 euros au total en remportant la CHL.

Pour que le prize money augmente, il faut que le tournoi grandisse, connaisse plus de succès et génère plus de revenus. C’est là que nous trouvons notre source de motivation : mieux nous travaillons, plus chacun s’engage pour la CHL, plus nous générons de revenus pour augmenter le prize money.

Les buts de la nouvelle saison
Hormis avoir 157 matchs passionnants, notre but est de nous améliorer dans tous les domaines. Nous souhaitons voir plus de supporters dans les patinoires, plus de personnes qui regardent les matchs à la télévision et via nos plateformes numériques, plus de personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux et une meilleure exposition dans les médias. Notre objectif principal est d’augmenter le nombre de spectateurs dans les patinoires. L’année passée, il y a eu 3'048 spectateurs en moyenne. Cette année, nous espérons une hausse importante. Dans tout ce que nous entreprenons, le mot clé est « grandir ».

Où sera la Champions Hockey League dans cinq ans
Au sujet de la participation, le Conseil d’Administration de la CHL a reçu le mandat de la part des actionnaires de revoir les critères de participation. Comme nous n’avons pas encore étudié le dossier, voici mes suppositions sur ce que nos actionnaires désirent : un système de qualification pour toutes les équipes. Cela veut dire que prendre part à la Champions Hockey League serait lié aux performances dans les différentes ligues nationales. Cela voudrait aussi dire moins d’équipes participantes. En tout cas, c’est dans ce sens que pointent les commentaires reçus lors de la dernière Assemblée Générale en juin.

Dans cinq ans, si ce n’est avant, je suis confiant que nous aurons des équipes issues de toutes les meilleures ligues européennes, sans compromis vis-à-vis des engagements pris avec les équipes issues des autres ligues, non fondatrices de la CHL. Nous avons déjà offert une « wild card » provisionnel à la Pologne, puisqu’il y a un projet ambitieux pour améliorer le niveau de leur ligue et encourager la construction de nouvelles patinoires dans le pays.

Dans cinq ans, notre moyenne de spectateurs devrait augmenter aux environs de 5’000-6'000, puisque tous les supporters qui suivent leurs équipes de manière régulière dans leur championnat respectif, vont suivre leurs équipes en Europe.

Notre diffusion télévisuelle ainsi que notre sponsoring devraient augmenter drastiquement, ce qui nous permettrait d’augmenter le prize money. Nous serons une ligue établie en Europe à laquelle toutes les équipes du continent voudront participer.

Finalement, ma boule de cristal me dit que nous aurons une collaboration fructueuse avec la NHL pour que les meilleures équipes issues de la CHL affrontent les meilleures de la NHL sur une base régulière.

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